Je suis ingénieur de formation et, à l’époque, je travaillais dans la data science. À mes heures perdues, je me suis consacré de la façon la plus exhaustive possible à l’analyse de la littérature et des données quantitatives sur les punaises de lit. Beaucoup de choses m’ont étonné. Pas de doute possible: le phénomène des infestations de punaises de lit est très important en taille et majeur quant à ses conséquences.
Les données chiffrées sont au mieux partielles et les plus souvent simplement inexistantes. C’est paradoxal mais compréhensible. La découverte de la présence de punaises de lit dans un foyer est vécue comme un traumatisme. Les habitants se sentent responsables et trouvent souvent difficile d’en parler car l’infestation est associée dans l’imaginaire populaire à une hygiène déficiente. Les professionnels du tourisme ou de l’hôtellerie sont eux-aussi peu enclins à communiquer sur le sujet. On peut les comprendre. Pour eux punaise rime avec perte de revenus, dégradation de l’image de marque et dissatisfaction des clients. Il reste les nombreux indices: les statistiques de recherche Google,
Certes, la recherche scientifique sur les punaises existe mais elle ne bénéficie ni de la reconnaissance ni des moyens qu’un fléau de cette ampleur mériterait en toute logique. Les traitements chimiques restent la solution par défaut souvent systématique et, malgré des inquiétudes exprimées par certains entomologues, ils semblent avoir encore de beaux jours devant eux. On évoque peu les risques de développement de résistances aux insecticides ou ceux liés à l’exposition passive aux produits chimiques rémanents des publics fragiles quand on est face à une infestation majeure.
Au final, difficultés à appréhender ou même reconnaître un phénomène majeur et intérêts des principaux acteurs à maintenir les pratiques antérieures contribuent à entretenir un consensus peu enclin à l’innovation et insuffisamment soucieux du bien être des victimes. D’autres solutions existent pourtant. Elles sont identifiées et mises en place dans d’autres pays. Elles sont encore très largement absentes et sous-exploitées en France. Lisez le manifeste scientifique que nous avons élaboré pour vous.